Gaël Guillerm dirigeant de la société REDCORE a eu l'honneur d'une double page dans le mensuel de "L'ESSOR" de janvier 2025. Il revient sur son parcours et sur ses dernières innovations comme le lanceur Pok44CC ("La catégorisation de cette arme, moins dangereuse, moins chère et accessible à tous.") C'est une nouvelle arme de défense pour les particuliers.
Le Lanceur de balles de défense (LBD) a blessé grièvement plusieurs personnes ces dix dernières années. Partant de ce constat, Gaël Guillerm, ancien gendarme, a mis au point un LBD de nouvelle génération,
plus précis et donc moins dangereux.
Flash-ball, Taser. Des noms d’armes – que les gendarmes appellent «des moyens de force intermédiaires » – passés dans le langage courant. Il s’agit pourtant de marques désignant un modèle ou une gamme de Lanceurs de balle de défense (LBD) et de Pistolet à impulsion électrique (PIE). Les sociétés qui les commercialisent disposent encore aujourd’hui d’un quasi-monopole. Mais elles ne sont pas pour autant les seules à proposer ces équipements.
Fort de ses quinze années passées en Gendarmerie – en mobile tout d’abord, puis dans la départementale -, Gaël Guillerm s’est lancé sur ce marché en 2014, en créant un bureau d’études avec un ingénieur en « mécatronique » (mécanique et électronique). Basée en Bretagne, la société REDCORE développe et propose ainsi à la vente plusieurs équipements et armes «à létalité réduite ».
C’est un fait divers douloureux qui a décidé Gaël Guillerm à mettre au point un nouveau LBD. En 2015, le tribunal correctionnel de Bobigny jugeait une affaire impliquant des fonctionnaires de Police mis en cause après des tirs de Lanceur de balles de défense, dont l’un avait gravement blessé un lycéen au visage quelques années plus tôt. Ce fait n’était d’ailleurs pas isolé. La même année, un gendarme avait été jugé en cour d’assises (une première !) pour un tir similaire ayant éborgné un jeune de 9 ans, lors de violences urbaines à Mayotte. Déjà à cette époque, des avocats et certains experts demandaient le « retrait urgent » du service du Flash-ball, jugé bien trop imprécis. Des tests avaient d’ailleurs montré que, « à 10 mètres, le projectile touche à 34 centimètres de l’endroit visé. Autrement dit, en visant le thorax, on risque de toucher la tête « , comme l’expliquait alors un expert en balistique.